segunda-feira, 13 de dezembro de 2010

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sexta-feira, 10 de dezembro de 2010

Jean-Jacques Roche, professeur de relations internationales à l'université Panthéon-Assas

Sur la question des droits de l'homme, "l'éthique progresse"
LEMONDE.FR 10.12.10 19h52 • Mis à jour le 10.12.10 19h52


Le Monde Édition abonnés Un prix Nobel de la paix remis à une chaise vide, la libération de l'Iranienne Sakineh Mohammadi Ashtiani démentie : cette année, la journée internationale des droits de l'homme rencontre l'actualité des pays qui bafouent ces libertés fondamentales. Pour Jean-Jacques Roche, professeur de relations internationales à l'université Panthéon-Assas, si les situations sont inégales selon les pays, l'"éthique progresse" face au pouvoir.


Comment évaluer l'évolution des droits de l'homme dans le monde ?

Ce qui se passe en ce moment en Côte d'Ivoire est emblématique. Le fait que l'Union africaine et l'ONU interviennent dans le processus électoral est la preuve d'une évolution : la communauté internationale, consciente de ses responsabilités, s'exprime. Cette communauté internationale se positionne au-dessus de la société, avec des normes qui s'imposent à tout le monde. Aujourd'hui on va vers un ordre public international et l'intervention dans les affaires de l'Etat est devenue plus acceptable.

Le droit international comprend deux éléments : une éthique et du pouvoir. Avant, le pouvoir l'emportait sur l'éthique. Le rapport qui met en cause le Rwanda dans l'est du Congo, par exemple, est une évolution. L'éthique progresse. Ailleurs dans le monde, c'est plus compliqué. Vis-à-vis de la Chine, du Darfour, c'est toujours plus réservé.

Quel rôle jouent les organisations non gouvernementales ?

Les ONG ont modifié l'agenda diplomatique international. Elles utilisent les appareils d'Etat pour promouvoir leurs idées. On le voit avec la Cour pénale internationale par exemple.

En 1982, Ronald Reagan avait envoyé sa fille le représenter au Sommet de la Terre. Dix ans plus tard, à Rio, tous les chefs d'Etat étaient présents, sous la pression des ONG environnementales.

Vendredi, le prix Nobel de la paix a été remis à une chaise vide en l'absence de l'opposant chinois Liu Xiaobo : quelle est la situation des droits de l'homme dans ce pays ?

En Chine, on est dans une situation où le pouvoir l'emporte sur l'éthique. En revanche, malgré les pesanteurs diplomatiques, la communauté internationale ne baisse pas les bras, le prix Nobel en atteste. Les diplomates, eux, sont beaucoup plus prudents.

En Iran aussi il y a des évolutions, comme le montre le cas de Sakineh. Le pouvoir iranien, bien qu'il soit autoritaire, est obligé de prendre en compte les attentes de la société civile. Sakineh n'a pas été lapidée.

Est-il possible d'afficher cet optimisme face aux récents rapports des ONG sur la torture ou la violation des droits de l'homme ?

S'il y a une modification de trois ou quatre degrés, en l'espace d'un siècle, le cap peut changer à 90 degrés. Depuis la fin de la guerre froide, les droits des individus et la démocratie l'ont emporté sur le totalitarisme même si cela se heurte aux Etats.

Qu'en est-il des droits de l'homme en France ?

Les démocraties aussi ont leur responsabilité. En France, on n'a pas une police au service des citoyens mais au service de l'Etat, contrairement à la Grande-Bretagne. Là-bas, la police n'est pas armée et les citoyens participent aux activités policières. On ne peut pas dire que la France est liberticide mais la sécurité individuelle est sacrifiée à la sécurité du groupe. Il faut placer la police au service de chaque individu.

En ce qui concerne les prisons aussi, la France a des progrès à faire. Le rôle de l'Etat français n'est pas de punir ou de venger mais de réhabiliter. Or un condamné ne peut pas devenir fonctionnaire.

Propos recueillis par Flora Genoux